Spécial crise COVID-19
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Pour aller plus loin
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Votre employeur a l’obligation de garantir la santé et la sécurité des salarié·es (article L.4121-1 du code du travail). Il s’agit d’une obligation de sécurité de résultats mais également de moyens : il doit mettre en oeuvre des mesures de prévention suffisantes pour supprimer les risques, ou à défaut les réduire au minimum.
Pour cela, il a l’obligation d’évaluer les risques professionnels. Il doit effectuer cette évaluation par l’intermédiaire d’un Document Unique, mis à jour a minima chaque année, mais également suite à tout aménagement important modifiant les conditions de travail et “lorsqu’une information supplémentaire intéressant l’évaluation d’un risque dans une unité de travail est recueillie.” (article R.4121-1 du code du travail). L’épidémie de coronavirus est une telle information : elle l’oblige à reprendre son évaluation des risques et mettre en place des mesures de prévention appropriées. Le Document Unique doit par ailleurs être consultable par les salarié·es de l’entreprise.
Les mesures de prévention doivent obéir aux principes généraux de prévention (article L. 4121-2 du code du travail) :
Le code du travail précise ces éléments en matière de risque biologique :
L’employeur doit bien respecter l’ensemble de cette démarche. L’objectif est d’abord de supprimer le risque, et à défaut de le réduire au minimum. La prévention des risques au travail doit être avant tout collective : les mesures de protection individuelle comme les masques ou gants doivent être la dernière option envisagée par l’employeur.
L’évaluation des risques est faite de façon régulière et est rendue accessible aux travailleurs·euses sous la forme du document unique d’évaluation des risques (R. 4121-1 et 2). Le Document Unique d’Evaluation des Risques doit être mis à jour précisément pour intégrer le risque épidémique et les protections spécifiques liées.
Quels sont les risques que peuvent rencontrer les travailleurs·euses pendant cette crise ? Il faut d’abord rappeler que le COVID-19 a un taux de mortalité relativement faible (environ 2 %), mais malgré tout bien plus important que la grippe (0,1 %).
Cette maladie, d’autre part, est plus contagieuse que la grippe, et surtout les malades guéri·es ou futur·es malades sont contagieux·ses dans la durée, sans présenter de symptômes. Plus la maladie s’étendra, plus les cas difficiles et les décès seront nombreux. Le 19 mars 2020, 108 personnes sont décédées en France du COVID-19 en une journée et plus de 4400 personnes sont hospitalisées, dont un quart en service de réanimation. Les dégâts sont donc bien réels.
Rappelons immédiatement que ce sont les personnes identifiées les plus fragiles qui sont les plus en danger : selon les chiffres de Santé Publique France et son bulletin en date du 15 mars, 79 % des décès en France à cette date concernaient des personnes de plus de 75 ans. Mais les personnes âgées ne sont pas les seules à être en danger : 29 % des malades en réanimation au 15 mars avaient entre 45 et 64 ans, et 18 % des victimes avaient également moins de 65 ans. Les personnes avec une déficience immunitaire liée à une opération, une pathologie, un cancer, un diabète… sont également identifiées par le gouvernement comme fragiles, ainsi que les femmes enceintes.
Les scientifiques misent sur le fait qu’à terme 50 à 70 % de la population aura attrapé le virus, avec des conséquences généralement bénignes : leur objectif est de ralentir la propagation du virus pour pouvoir gérer les cas difficiles dans les hôpitaux, et de gagner du temps pour trouver des traitements. C’est donc tous ensemble qu’il faut lutter !
Au travail, les risques liés au COVID-19 sont de deux natures :
Il faut bien noter que le port d’équipements individuels (masques, gants) ne suffit pas à protéger du COVID-19, voire peut être totalement inefficace. Les modes de contamination présentés par les scientifiques (postillons, éternuements, toux, transpiration) font que chaque contact rapproché, chaque face à face prolongé peut générer une contamination de personne à personne. Le contact de mains non lavées, tout comme celui de gants non lavés ou de tout autre objet sur lequel le virus a été déposé, peut générer une contamination. Le virus survit en effet plusieurs heures sur les surfaces.
Certaines personnes sont particulièrement à risque : les personnes les plus âgé·e·s, celles souffrant de déficiences immunitaires (VIH, greffés, traitement médicamenteux, etc), de diabète, de cancer, et de façon générale, les personnes présentant une santé fragile.Cependant les personnes jeunes peuvent aussi subir des complications après avoir contracté le virus : tout le monde est concerné.
Vous devez vous assurer, avec vos collègues, que la situation de travail ne vous met pas en danger et que l’employeur a fait ce qu’il devait pour vous protéger.
Face à la crise, le gouvernement a pris des mesures drastiques, mais laisse une partie non négligeable des salarié·es sur le bas-côté, en leur demandant de poursuivre leur activité. Une partie des mesures peut cependant permettre la protection des salarié·es, et il est essentiel de s’assurer de leur bonne application.
Attention cependant : les interprétations du Ministère n’engagent que lui, notamment lorsqu’il déclare que le respect des préconisations suffit à écarter l’exercice du droit de retrait… C’est aux juges, et aux citoyens, qu’il appartiendra de se prononcer.
Le questions-réponses du Ministère du Travail : https://travail-emploi.gouv.fr/actualites/l-actualite-du-ministere/article/coronavirus-questions-reponses-pour-les-entreprises-et-les-salaries